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DE HENRI III. [i586] 3o7
que Sa Majesté après l'avoir ouy, comme il fit aussi; l'archevêque de Vienne parlant au contraire, dit à messieurs les ecclésiastiques [qu'ils ne l'en importunassent plus, et] qu'il n'en vouloit ouir parler jusqu'à ce que la guerre commencée fût finie. Le clergé là-dessus se divise en deux factions, dont l'une favorise le Roy, et l'autre le Pape. Tout va de travers; le Roy, nonobstant ses promesses de ne donner les bénéfices qu'à personnes idoines, les donne comme devant aux seigneurs et gentilshommes étaux dames, pour en jouir par œconomat, sans en parler au Pape. 1
Le 16 janvier, le Roy, après avoir eu quelques accès de fièvre qui avoient fait lever la tête à plusieurs, va se rafraîclûr à Vincennes. Deux jours auparavant, Sa Majesté, pour faire perdre le bruit qui couroit qu'il étoit fort malade, voulut dîner en sa salle à huis ouvert ; dont Chicot (0 ayant rencontré le cardinal de Guise qui s'y en alloit, lui dit en plaisantant : a Tu vas voir «c comme se porte ton homme! Viens, je t'y mènerai; « jamais homme ne cassa mieux que lui. Je me donne « au diable s'il ne mange comme im loup. »
Les 29 et 3o, furent roués au bout du pont SaintMichel deux fils de feu René Bianque, parfumeur mi-lannois, demeurant sur ledit pont,et Hillot leur serviteur, pour l'assassinat commis par eux en 1584 cn une maison du fauxbourg Saint-Germain, en laquelle ils tuerent la maîtresse de la maison, âgée de soixante-dix ans, sa servante de pareil âge, et son petit-fils âgé de dix ans; et pillèrent son argent et meilleurs meubles. Le pere de ces deux misérables étoit un voleur et em-
(0 Chicot: Chicot étoit lé fou de la cour.
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